L'amour, sentiment invisible créateur d'émotions et de sensations fortes...
La raison, logique implaccable, refléchie, claire, permettant de prouver par "a+b"...
Deux noms qui n'ont de commun que leur nature grammaticale...
...en apparence.
Pourtant, malgré ce que l'on nous pousse à croire, l'amour et la raison ne sont pas incompatibles.
Même si l'un nous propulse dans des états d'euphorie soudaines ou de profond chagrin, l'autre nous ramène à la réalité, nous permet de ne pas sombrer dans la folie.
L'équilibre des deux forme un tout d'une grande solidité et d'une grande fiabilité.
Actuellement, on nous pousse à vivre l'amour sans la raison.
L'amour instinctif, l'amour immédiat, l'amour "zéro effort", l'amour bestial, l'amour sans contrainte.
Tout est permis.
Certains ne se gênent même plus et disent vouloir "profiter de la vie": on drague, on baise, on jette. "On fait rien de mal!" qu'ils disent... Et ainsi de suite. Jusqu'à quoi?
Et se soucie t-on de ces personnes "jetables", de leur psychisme, de leurs sentiments, de leur être? Se demande t-on si elles réalisent vraiment qu'elles sont prises pour de vulgaires joujoux?
Là où l'on crie "respectez" dans notre société, on crie aussi par en dessous "profitez".
Profitez de la naïveté des autres.
On dit aussi que cela se produit dans un consentement mutuel.
Non. Pas dans la majorité des cas. Car souvent, inconsciemment, l'un des deux s'attache forcément un peu à l'autre...
"Profiter" de l'autre, ça démarre dès le collège.
On "sort" avec des garçons ou des filles, on se pelotte, on s'embrasse comme des grands... pour se faire plaisir, ou pour rendre jaloux, ou pour se revaloriser, pour faire comme tout le monde, pour ne pas se faire insulter de "puceau" ou de "pucelle"...
Les parents ferment les yeux.
Les médias encouragent.
Et l'Etre, l'Ame, en souffrent profondément et en ressortent complètement meurtris, déshumanisés, brisés.
Dépression adolescente, anorexie, troubles de la personnalité, troubles sexuels, violence, suicides souvent résultent de ces expériences traumatisantes.
Voilà l'"amour" sans la raison.
Plus tard, après avoir bien "profité", on se retrouve, à 28-35 ans, seul, devant un écran d'ordinateur ou de télé, à siroter une bière... On commence à se demander ce que l'on aura fait de sa vie (rien à part "profiter"), on voudrait trouver quelqu'un, quand même, pour tenter de construire enfin quelque chose.
Et là on commence à se serrer la ceinture et à comprendre que l'amour, ça ne va pas sans de nombreux efforts.
Comme le recommande vivement la société actuelle, on ne se marie pas, on essaye d'abord la cohabitation. Pour "voir".
Avec toutes ces personnes qui testent la cohabitation, cela devrait révolutionner le couple!!!
Cela devrait les faire tenir, ça devrait les faire durer, puisqu'on a aujourd'hui droit à l'essai!
Alors pourquoi tant de catastrophes et d'échecs? Pourquoi tant de célibataires encore aujourd'hui? Pourquoi n'y a t-il justement pas eu d'amélioration? Pourquoi tant de séparations? (Et c'est même encore plus flagrant qu'au temps de la chasteté avant le mariage...!)
Ben ça alors...!!!
Comment est-ce possible que ce soit pire qu'avant???
Parce que là aussi, la raison est mise de côté. On s'aime alors on cohabite.
Mais il ne suffit pas d'aimer. Il faut réfléchir et s'interroger à deux sur soi, établir des grandes lignes, parler de l'avenir, se poser les bonnes questions, se confronter à la vérité et tenter de trouver des solutions, faire jouer ses neurones avant de faire jouer les corps. LA RAISON entre en scène.
C'est bien ce qui nous différencie de l'animal.
L'Etre Humain n'est pas un vêtement que l'on "essaye". L'Etre Humain mérite davantage de respect.
En cohabitation, on part déjà sur une base extrêmement fragile: au moindre problème, on peut s'en aller. On a pas à prouver à l'autre d'une quelconque manière que l'on souhaite vivre auprès de lui pour la vie. On reste "libre". Tout est donc basé sur le ressenti, sur l'émotion, sur l'instant, sur le "présent"... et rien sur l'avenir. Absence totale de la raison.
Tout cela crée d'ores et déjà de grandes tensions dans le couple. Inconscientes d'abord, sourdes ensuite, explosives enfin.
Pour éviter de perdre son conjoint, on essaye alors d'être toujours au top, on cache les soucis, on doit toujours trouver des manières de surprendre l'autre, pour à tout prix éviter qu'il s'ennuie, on se doit de toujours plaire, n'avoir aucune faille, on intériorise ses doutes, ses peines, ses problèmes, on se ment à soit même... Et si l'autre manifeste colère ou indifférence, on panique, on angoisse, on se dit "il va partir...!". Naissent alors jalousies, ressentiments, profond dégoût, angoisses sourdes, peur terribles de perdre l'autre.
Et tout explose un jour ou l'autre.
L'engagement ne peut bien-sûr pas éviter toutes les embûches. Mais il permet de se donner un but commun: essayer de rester toujours avec l'autre pour le meilleur et pour le pire.
Au moins, la volonté de faire au mieux est commune, et l'engagement est une sorte de preuve matérielle et officielle, qui oblige l'un et l'autre à partir sur une même base commune. Les deux personnes ont une même ligne directrice, un même chemin, une même intention.
L'engagement ce n'est pas rien. On promet quelque chose devant la famille et les amis. C'est une sorte de tremplin. Il n'est pas infaillible, mais permet au moins de voir si l'autre tient vraiment ou non à tout tenter pour rester fidèle malgré les difficultés.
-La cohabitation, c'est pour les indécis. Pour ceux qui hésitent. Qui ne savent pas faire un choix réfléchi et assumé. La cohabitation, c'est l'amour sans raison.
-L'engagement c'est pour ceux qui savent faire des choix et les assumer. C'est pour ceux qui ne doutent pas de leur amour. Pour ceux qui ont décidé de faire des efforts.
De plus, l'engagement pousse à réfléchir longtemps à l'avance ce qui ne peut qu'aider à y voir plus clair et à rester sincère dans une relation. L'engagement mêle donc amour et raison, et croyez moi, si l'on en respecte les règles malgré les nombreuses embûches, l'union des deux (amour et raison) font de véritables miracles.
A l'heure où la facilité, le profit, l'individualisme et le plaisir sévissent et nous enferment dans des carcans, et au final, nous brisent, le vrai courage ne réside t-il pas dans une sorte de "résistance" à toutes ces libertés?
Les refus de l'autorité et de la morale mènent à la délinquance, à la liberté totale, aux dérives sexuelles ( zoophilie, orgies diverses, viols, pédophilie...) sans se soucier de l'état psychique de l'autre, de ses souffrances...
Le tout tout de suite et le "zéro effort" conduisent à la solitude et au néant.
Travailler sur soi, affronter ses problèmes, tomber, se relever plus grand, assumer ses choix jusqu'au bout, la durée, l'attente, la patience, la morale ont conduit à de grandes choses et, encore une fois, nous différencie de l'animal. Construire, c'est long et difficile. Mais quel résultat!
(Pensez à la Cigale et la Fourmi!)
Je terminerai avec deux citations très juste et très vraies:
"Le Plaisir est le bonheur des fous. Le Bonheur est le plaisir des sages."
"Etre moderne, c'est céder aux circonstances."
AU TRAVAIL!!!
